AGENCE NEPALAISE TREKKING EXPEDITIONS
VOYAGES CULTURELS
TRINETRA ![]()
|
||||
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
Un grand merci Juliette et Pierre pour nous avoir envoyé le carnet de voyage de la belle tentative au Cho Oyu. On doit dire que pour nous aussi à Trinetra, cette expédition a été un grand moment.
Septembre 2004, nous arrivons à
Katmandou, retrouvant ce pays que nous aimons tant et ou nous avons vécus. Belle aventure humaine, difficile parfois mais à la dimension de l’Himalaya. Vous
trouverez ci-dessous en
style "direct-live" un petit extrait de ce que nous
avons vécu…Les doigts ne sont pas
gelés... vous pardonnerez les absences d’accents. Retour du camp de base, le
sommet non atteint pour nous tous, mais un sommet intérieur pour beaucoup de
raisons... presque un mois a plus de 5000m, une série de nuit a 6400m, une nuit
a 7200m, et une retraite vers 7500m. Mais voici un petit résume de mon journal
...ce sera peut être un peu long, mais j’en ai besoin.... Arrivée le 23 sept
au camp de base, les plateaux tibétains sont superbes, grandes étendues ou tout
pousse a la méditation, Commence alors la phase d acclimatation ou le seul but
est de produire des globules rouges, sans trop se fatiguer..., manger, dormir,
lire , refaire le monde sont alors autant d activités d un camp de base, et c
est bien agréable de se laisser gagner tranquillement par la magie du sommet
Nous avons retrouves une autre expédition de 6 basques, très motivés, super
entraînes ( certains n'ont pas bu une goutte d'alcool depuis 2 ans, et ont
enchaînes des dénivelés impressionnants...), avec lesquels nous mettons une
logistique commune. ![]()
SEPTEMBRE 2004: expédition au Cho Oyu 8153m ![]()
VOS CARNETS DE VOYAGES
![]()
Nous montons à un premier camp a
6000m, bonne forme et grosse motivation sont au rendez
vous Juju
courageusement est venu avec nous et nous passons une soirée magique profitant
de ce moment ensemble le lendemain nous enchaînons en montant notre camp 2 a
6400m.
Nous montons ensuite plusieurs jours au camp 2 , pour parfaire l acclimatation... l ambiance y est extraordinaire, sur une arrête, surplombant les plateaux tibétains..., le sommet nous parait tout proche..., et tel un olympe on imagine les dieux se riant de nous! J y passe une nuit seul et cela restera un grand souvenir, le vent soufflant d imaginer être seul sur cette montagne, la musique donne une touche supplémentaire a tout cela ( Respire en boucle de mickey 3 d...) A 4 , nous décidons une première tentative..., nous montons le moins charges possible (mais autonomes, duvets, tente, réchauds...) au camp 3 a 7200m, la montée est aisée initialement... puis devient franchement difficile..., les ressauts raides (jusqu'a 50 degré), nous épuisent, je retrouve les images que j ai de l ‘Himalaya, nous faisons 1 pas pour 3 respirations, et cela augmente progressivement jusqu'a 8 ou 9 respirations, voir jusqu'a se mettre a genoux épuises....j'en connais a qui cela plairait! Nous parvenons au camp 3, petit plateau battu par les vents..., dans une philosophie himalayenne, il aurait fallu installer notre camp, redescendre au camp inferieur se reposer puis remonter quelques jours plus tard.... Mais nous sommes le 8 octobre, le temps devient froid, très froid, les vents se lèvent, notre motivation a ces allez retour est faible et nous décidons de tenter un assaut le lendemain! La soirée est mémorable, la sensation de dormir au de la de 7000 m est grisante, angoissante aussi un peu, nous plaisantons tous un peu , mais somme quelque part un peu angoisse d' être dans cette zone un peu particulière... l'idée est de grappiller quelque forces, de boire, donc de faire fondre un maximum de neige, ce qui prend pas mal de temps a cette altitude.... 23h...le réveil sonne, je me sens oppresse, angoisse, tout me pousse a fuir...les respirations sont vraiment difficiles, la sensation de sortir difficilement la tête de l eau..
Hypocritement, je souhaite que le temps soit mauvais..., je prétexte vaguement
des pieds trop froids déjà insensibles... il faut dire que tout habille dans l
excellent duvet de gast, j étais transi de froid quand même... Peine perdue
nous voici tous les 4 dehors, le froid est vraiment rude, malgré tout
l’équipement imaginable! Il faut tracer dans une neige souffle par le vent et
ce n est vraiment pas facile... rapidement c est plutôt un pas 15
respirations...., je réalise vite que le sommet ne sera pas pour aujourd'hui,
pas assez en forme, pas assez acclimate, trop de vent...., nous continuons sans
rien nous dire, n ayant guère la force de parler! Vers 7500m, avec Seb nous
décidons de redescendre, les deux autres pousseront jusque vers 7600m, épuises
nous tentons de récupérer quelques > heures dans la tente, au petit matin le
vent est terrible, c’est presque une retraite dans la tourmente je reste
bloque un petit moment dans un rappel, nœud, corde gelée... mémorable dans le
vent a 7000m. Nous regagnons le camp de base pour se reposer, motives par une
seconde tentative quelques jours plus tard, mieux acclimate. Nous sommes
quasiment les seuls au camp de base… Nous rencontrons Xabi 23 ans jeune espagnol
, qui vit a 1 heure de mes amis basques, il arrive d un autre 8000, qu' il a
réussi limite , d ou il est redescendu épuise, il s est greffe pour des raisons
logistiques avec une italienne accompagnée d' un sherpa ( pointure de l
'Himalaya, il a accompagne entre autre Messner, Chamoux....) Nous discutons
avec lui, surtout mes amis, région basque oblige..., il est prêt a monter seul,
malgré les conseils du sherpa le 11, deux des notre font une tentative, ils
redescendent épuisés de 7600m, mettent une heure au réchaud pour récupérer la
sensibilité de leur pieds... au camp 3 avant de redescendre. Ils croisent le
jeune espagnol qui a décide de monter... Nous remontons au camp 2 tous les 4,
remotivés par un deuxième assaut! La nuit est terrible... tempête de vent, je n
ai jamais vu cela, les tentes sont balayés par des rafales ..., avec Patrick
mon compagnon de tente, nous en rions au début, mais cela devient angoissant
rapidement, nous ne dormons pas de la nuit une des tentes s'arrache...
![]()
Au matin un peu déprimés, mais
conscients de l'impossibilité d'aller plus loin dans ce
temps nous descendons récupérant un maximum de matériel.
Nous n’osons penser a Xabi , l’espagnol tout seul au camp 3 de retour au camp
de base, il se met a neiger abondamment.
Nous commençons a être inquiet' pour Xabi, persuadé qu'il va redescendre rapidement, ce qui reste encore possible. Le lendemain... grand beau, pas de vent! nous sommes dépités, presque déçus de n'avoir pas résisté à une journée de vent... Et, a la jumelle, nous voyons Xabi progresser vers le sommet...., nous sommes tous impressionnés par sa motivation et son courage, vers 15 h il est hors de vue sur le plateau sommital... Puis il réapparaît, mais tout bascule, a la jumelle, il semble épuisé, a 8000m, il s’écroule et reste immobile 45 mn, nous sommes tendus, réalisant ce qui se joue, il descend 50 m et s’affale et ainsi de suite, certes nous ne distinguons que sa silhouette au bout des jumelles, mais cela devient vite sordide pour nous. Évidemment nous parlons de secours... mais cela se joue plus de 2000m au dessus de nous, à plus de 15h d ascension, et nous sommes tous épuises, monter serait se mettre réellement en danger, à la nuit il est vers 7700m...immobile L ambiance chez nous est électrique, beaucoup d’entre nous prendront un somnifère... Le lendemain c' est a nouveau la tempête ...notre tente mess est arrachée, il neige abondamment, nos pensées sont sombres, impossible de monter. Sa seule chance est d' être arrive a une tente montée a 7600m, abandonnée par une autre expédition.
Le
lendemain, il fait beau, rien ne bouge sur la montagne. Le
sherpa décide de monter, seul, il est acclimaté revenant
d’altitude, et c’est une force de la nature, nous nous préparons
a monter si nécessaire jusque vers 7000 m pour un secours
improbable. Le sherpa dort au camp 3, rien... le
lendemain, nous ne le quittons pas
des yeux et avons des contacts radios... vers 7500m, nous le voyons s’immobiliser autour d' un point que nous prenions pour un rocher, contact radio" Xabi is dead, it is his body…" Nos grosses lunettes de glacier ne sont pas de trop pour dissimuler notre émotion... Oh certes la mort est une réalité, réa, SAMU, secours en montagne me l’ont appris, certes on dit bien qu'au delà de 7000m, c’est la zone de la mort, que c’est chacun pour soi... Certes, mais... nous pensons a la famille toute proche de mes amis en pays basque certes il a pris ses responsabilités, certes il est parti contre l'avis du sherpa pourtant expérimenté, certes il se savait épuisé... c'est dur Nous quittons rapidement le camp de base... il fait froid, trop froid, - 20 degré dans les tentes, on n'imagine pas la haut... me voici a Katmandou Le Népal c’est la vie..., nous retrouvons toutes ces couleurs, tous ces sourires, toute cette spiritualité a peine cache... Ce soir je vais aller m asseoir sur les temples de Durbar Square... regarder les gens, puis nous irons faire la fête pour exorciser.…... Cela restera une énorme expérience, on aura été au bout de ce que nous voulions vivre physiquement, psychologiquement... 8000 c'est fascinant, c'est magique, mais c’est vraiment autre chose que 7000, je le réalise encore plus... Plus que jamais j'ai envie d'aimer la vie.... Juliette- Pierre-Thibaut Deux années plus tard , un nouveau challenge
![]() ![]()
Namasté Lucas, et à bientôt au Népal
|
||||
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |