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Voici le journal de Claude, qui est un fidèle client de Trinetra. Lui, ce qu'il aime, c'est de partir tout seul dans la montagne avec juste un guide porteur.
Plus c'est sauvage , plus il aime.
En 1999, c'était le trek du Sing Là pass, enchaîné avec celui de la vallée du Langtang, accompagné par Bimal Gurung.

 

Katmandou: 1er octobre
Une inscription en français sur la porte d’entrée: Trinetra adventure: Le professionnalisme au service de l’émerveillement". J'avais pris contact par fax, depuis la France, avec cette petite agence de Katmandou, et me voila arrivé pour faire connaissance avec le porteur que l'on m'avait promis, et qui serait mon compagnon de route (de sentier devrais-je plutôt dire) pendant plus de trois semaines de trekking, en grande partie dans une région peu fréquentée (je veux dire par les touristes. L'accueil est sympathique: le responsable parle un français impeccable. Bimal Gurung, mon porteur (la deuxième partie du nom indique, comme d'habitude, l'appartenance ethnique), a quelques notions d'anglais, et pour ma part j'ai appris quelques notions de népali. Nous communiquerons dans une espèce de mélange anglais-népali, avec quelques mots de français qu'il connaît pour avoir déjà accompagné des groupes de touristes français. "Bonjours" "bon appétit", "Ca va ?", "maison", "Sangsue", "orties", etc.
Nous convenons du départ dès le lendemain matin de Katmandou pour Gorkha, une petite ville à une demi-journée de car de la capitale, vers l'ouest, un peu au Nord de l'axe Katmandou-Pokhara. Et Bimal se charge d'acheter les billets aujourd'hui.

2 octobre:

Ponctuel au rendez-vous, Bimal me rejoint au moment précis où je franchis la porte de l'hôtel après avoir pris congé. Il me libère de mes affaires et nous trouvons très vite un taxi pour la gare routière. Je  serai le seul occidental à l'intérieur du car. Un voyage tout à fait dans le style des gens du pays, sur une route qui permet d'admirer dès à présent les "collines" (en fait de la moyenne montagne aux pentes souvent raides), avec la végétation, les cultures en terrasses, les maisons et leur cadre souvent pittoresque, les bêtes domestiques, les habitants. Contrairement aux routes occidentales, il n'y a pratiquement pas de voitures individuelles. L'essentiel de la fréquentation concerne les cars, les camions, parfois des jeeps, des deux - roues ou des taxis. Des virages, des dénivelés parfois impressionnants. Un vestige de car reste au beau milieu d'un flanc de montagne, un autre vestige calciné (plus récent celui-la) reste sur la route. Pour ce qui nous concerne, nous n'aurons pas d'autre pépin qu'un pneu crevé... qui deviendra mon voisin à l'intérieur du car. Un arrêt  rapide permet de se restaurer en dal-bhat (le plat népalais traditionnel à base de riz, de soupe de lentilles et de quelques légumes). Pour ma part je me contenterai  d'un bon thé.
Après l'installation à l'hôtel près de l'arrêt des ces cars à Gorkha (Bimal réussit en quelques minutes à négocier une division par deux du prix de l'hébergement), nous partons visiter le château et le temple qui domine la ville. C'est de la qu'est originaire la dynastie royale actuelle du Népal, celle des Shahs. Prithvi Narayan Shah, né à cet endroit, a été l'unificateur du Népal après avoir conquis Katmandou et en avoir fait sa nouvelle capitale il y a plus de deux cents ans.
 
3 octobre:
Si le soleil nous a gâtés la veille, aujourd’hui la pluie a fait son apparition et nous retardons un peu notre départ, le temps que ça se calme. De quoi terminer et poster quelques courriers avant  d'attaquer la marche. Au passage nous achèterons de grands sacs plastiques dans une boutique, que nous fendrons sur un côté afin qu'ils servent de protection, pour nous et pour nos sacs, à la manière népalaise. (Bien sur on peut trouver plus pratique en Occident et sans doute à Katmandou, mais pas pour l'équivalent de quatre francs français).
La pluie se calmera progressivement, et nous nous arrêterons pour manger dans une petite maison de thé en bordure de sentier. L'attraction du lieu (mise à part ma propre présence dans un lieu qui ne voit passer ordinairement que les populations locales), c'est un petit bébé singe que j'aurai l'occasion de cajoler (c'est bien la première fois de ma vie).
Nous sommes dans la descente vers Sangu, sur les rives de la Darondi Khola (Khola veut dire ruisseau ou rivière), et nous remonterons par la suite le cours de cette vallée vers le nord pendant deux jours.
L'hébergement et les repas pendant le trekking se feront essentiellement dans de petits "hôtels" locaux conçus pour les Népalais et non pour des touristes. Ce n'est pas le confort que je suis venu chercher, mais le sentiment de me trouver vraiment au cœur du pays, et je ne serai pas déçu. Les repas se prennent souvent avec la famille auprès de laquelle on est hébergé. Table et chaise (ou banc) ne sont pas garantis partout. On peut avoir une cuillère si comme moi on répugne à manger avec les doigts, mais il faut souvent le demander explicitement. Le menu est le même partout : dal bhat.
Les gens en général (et Bimal en particulier) sont capables de manger des quantités de dal bhat proprement ahurissantes. Si Bimal ne peut se passer de ses deux dal bhats par jour (mais la charge qu'il porte est très largement supérieure à la mienne), pour ma part je m'apercevrai bien vite que je plafonne à un. Pour l'autre repas je me rabattrai sur une soupe de nouilles toute faite (fabriquée au Népal et disponible dans toutes les boutiques villageoises) à laquelle il suffit d'ajouter de l'eau bouillante. Et parfois je me contenterai d'un thé et de quelques biscuits secs, disponible partout également. Pour les enfants, un touriste comme moi constitue souvent une attraction particulière. Ils s'intéressent à ma lampe frontale, à mon manuel de népali, à mes photos, à mon livre illustré sur le Népal.
Les adultes poseront des tas de questions dans la limite des possibilités linguistiques (les miennes en népali, les leurs en anglais). Ce soir ils me feront voir une plaquette de paracétamol en me demandant à quoi ce médicament sert exactement. La je serai en mesure de répondre. Mais en général je resterai souvent démuni face à des problèmes de santé qu’ils me soumettront. Je ne suis pas médecin.
                             

4 octobre:

Notre marche se poursuit à travers une région sub-tropicale dominée par les rizières (champs irrigués) que nous traversons. A l'occasion nous profitons des bananes et des oranges (en fait des mandarines), au goût a faire pâlir celles que nous trouvons  dans nos supermarchés. Bientôt nous monterons en altitude et les fruits seront presque introuvables.
Nous croisons souvent du monde avec la salutation universelle: Namaste. Dans les régions ou il n'y a pas de routes, les seules voies de communication, aussi bien pour la circulation des personnes (militaires, écoliers, personnes retournant à leur village après avoir été en ville, etc...) que pour celle des biens (alimentation, kérosène, bétail, bois, fourrage, meubles, tôle ondulée, ustensiles, etc...), ce sont les sentiers. Et en général les transports se font à dos d'hommes. Nous verrons quand même une file d'ânes transportant du riz en direction des villages d'altitude. La chute d'un sac de riz provoquera un embouteillage (mais rien de comparable avec nos embouteillages sur autoroute).
Avec Bimal la connaissance s'approfondit peu a peu. Il a vingt-cinq ans, il est du pays et connaît ce parcours sur le bout des doigts, puisque nous nous rendons vers son village ou nous avons décidé de nous arrêter une journée. Comme, malgré sa charge, il est en mesure de marcher nettement plus vite que moi, je lui propose, lors d'une petit pause en forêt, de prendre les devants pour aller commander le repas de midi dans la prochaine localité en attendant qu’il me rejoigne. Lui, d'ordinaire si conciliant, refuse net : il faut que nous marchions ensemble car le risque de bandits dans la forêt n'est pas exclu, et un touriste marchant seul peut constituer une cible favorite.
Le soir, alors que le soleil nous a pourtant gâtés dans la journée, et alors que Beluwa, où nous devons passer la nuit, n'est plus qu'à une demi-heure, voilà que la pluie nous surprend. Un passage de pont en planches, mouillées et légèrement inclines, sans balustrade, ne m'inspire qu'une confiance limitée, mais nous arrivons au but sans dommages.


5 octobre:

C'est aujourd'hui que nous allons grimper en altitude (un dénivelé de 1100 mètres nous attend) et
 quitter le domaine des rizières pour celui des pommes de terre, du millet, du mais, de l'éleusine. L'extrémité inférieure d'un câble, installé avec l'aide de la coopération internationale, et destiné à faire monter du matériel jusqu'au village de Barpak, a été détruite par les eaux et le tout se trouve donc en panne actuellement. Une dernière fois nous consommerons des bananes achetées à  un Baung passant par-là (L'ethnie Baung cohabite avec les Gurungs dans les villages de basse altitude que nous venons de traverser). Un porteur d'un grand sac de riz, que nous rencontrerons à plusieurs reprises dans la journée, s'entretient avec Bimal lors de fréquents arrêts. Avec lui nous contemplerons le travail des champs sous le soleil lorsque, la pente devenant moins raide, nous aurons quitté la forêt. En effet, la population exploite tous les endroits dont la pente n'est pas trop forte pour permettre l'installation de terrasses en culture. Des abris précaires servent par-ci par-la pour les hommes, les bêtes ou le fourrage.
A l'approche du village, des monuments avec des inscriptions sont érigés à la mémoire de défunts qui sont décédés ailleurs, à katmandou, à l'étranger. Beaucoup de Gurungs ont servi comme militaires dans des régiments de différents pays, et si certains en sont revenus avec une pension consistante, d'autres y ont trouvés la mort.

Le ciel se couvre en fin d'après-midi, mais nous atteignons Barpak, un gros village Gurung bâti sur un éperon, avant l'arrivée de la pluie. 
La présence insolite d'un occidental attire la curiosité des enfants. Un jeune poussera l'audace jusqu'à me rejoindre dans ma chambre et regardera mes livres et mes photos. Parfois les difficultés de communication dues à la langue créeront une petite gêne, vite désamorcée dans un grand éclat de rire.


6 octobre:

Le temps est maussade, mais c'est le soleil dans le cœur de Bimal qui chante. C'est aujourd’hui que nous allons  atteindre son village de Laprak. Deux Baungs nous dépassent. Ils vont s'approvisionner en pommes de terre à Laprak. C’est ainsi que les pommes de terre produites en altitude sont " exportées " vers le bas, alors que le riz produit en bas est " importé " vers les villages de montagne. Le ciel couvert nous chercherons le Baudha Himal et le Ganesh Himal, qui sont normalement visibles au passage du col. Et le village de Laprak apparaît peu à peu précédé de son école (cette dernière est souvent construite légèrement à l’extérieur de villages).

Arrivé chez lui, Bimal apprend qu’il est papa d’une petite fille depuis trois jours. Mais son épouse dort et nous en profitons pour aller chez sa sœur chez qui je serai hébergé.

 

   

Bimal dans son jardin

7 octobre: 
J’ai prévu de m’arrêter une journée à Laprak, pour permettre à Bimal de profiter un peu de son passage chez lui, et pour  me permettre un peu de repos... et la découverte plus tranquille de la vie d’un village : les femmes en train de laver, de tisser et de filer, les hommes en train de tresser des nattes ou des clôtures en bambou.  
 Nous ferons le tour du village et Bimal me fera voir les parcelles qu’il cultive avec sa famille, le cimetière, l’école (où j‘entendrai de l’extérieure une leçon d’anglais), le dispensaire local. Je ferai connaissance avec la maman de Bimal (qui me recevra avec des œillets d’Inde), avec son épouse, son petit frère et son oncle. Son père est décédé depuis des années (ce qui l’a obligé à interrompre sa scolarité très jeune).
C’est certainement la journée où je prendrai le plus de photos , non seulement celles dont j’aurai l’initiative, mais aussi toutes celles qui me serons demandées par la famille et le voisinage.

 

  

Les villageoises

8 octobre :
Nous traversons encore des terrains cultivés. Peu de porteurs ou de voyageurs. Les personnes que nous rencontrons sont pour l'essentiel des gens du village (ou du village suivant) qui travaillent dans les champs. A Gumada, où nous  nous arrêterons pour manger, un jardin exhibe de gros concombre (une variété inconnue chez nous) et je profite de l'occasion pour en acheter un. Les crudités sont plutôt rares dans mon périple.
Le restant de la journée nous ne rencontrerons presque plus personne en dehors des villages. Ce sentier n'a pas beaucoup de raisons d'être fréquenté, puisque les prochains villages sont approvisionnés par la vallée de la Buri Gandaki (ou nous descendrons en fin de journée). Qui plus est, les pluies récentes l'ont considérablement détérioré, ce qui nous vaudra quelques acrobaties, surtout dans les passages de ravins. (Bimal m'explique qu'il existe un autre itinéraire, mais plus long, de l'autre côté de la Machha khola). En récompense nous aurons droit à des panoramas magnifiques et a une vue plongeante sur la vallée de la Buri Gandaki, particulièrement encaissée. Puis c'est la descente raide jusqu'à Machha Khola (c'est à la fois le nom d'un affluent de la Buri Gandaki et celui du village qui se trouve au point de confluence). Bimal me fait remarquer que le camping est occupé. Nous apprendrons qu'il s'agit d'un groupe de Danois. Notre itinéraire coupe en effet celui qui monte vers le Manaslu. Exceptionnellement nous aurons donc accès a des boissons fraîches sucrées, au téléphone et à un contrôle de police.

9 octobre:

La traversée de la Buri Gandaki se fait par un pont suspendu. Puis nous rencontrons tout un groupe de villageois de Khasigaon (le village ou nous nous apprêtons à grimper) au bord de la rivière. Ils viennent de descendre en nombre, hommes, femmes et enfants, pour le marché de riz qui a lieu aujourd'hui à Machha Khola, afin de s'approvisionner. La montée est raide comme l'était la descente de la veille. Je souffle à chaque pas, et nous ne sommes pourtant qu'entre 1200 et 2000 mètres d'altitude. Je vais traîner un problème digestif pendant deux jours (ce sont des choses qui peuvent arriver).

10 octobre:

Nous quittons Khasigaon pour Yarsa, où nous nous arrêtons pour manger. Puis une forte descente avant de traverser un cours d'eau et de remonter en direction du col de Mangey. A la façon dont je souffle, je devine que je n'arriverai pas au col avant la tombée de la nuit. Nous décidons donc de camper dans la forêt, sur quelques mètres carrés à peu près plats. Ce sera la seule fois où nous aurons besoin de la tente. Un jeune berger gurung, qui fait paître ses buffles dans le coin, m'observe avec un air de compassion, pendant que j'essaie en vain de faire fonctionner mon brûleur au kérosène. Finalement nous nous rabattrons sur un feu de bois mort pour préparer notre repas.

11 octobre:

Nous poursuivons notre montée dans la forêt. Bimal est quelque peu inquiet à cause de l'ours qui a la réputation de hanter ces lieux. Nous n'aurons pas l'occasion de le rencontrer, mais nous apercevrons un singe. Dans la montée nous ne rencontrerons personne, si ce n'est un cultivateur sur un terrain en pente plus douce. La marche en forêt se fait souvent en frôlant une végétation humide où les sangsues s'introduisent parfois sur les jambes. Le passage du col se fait en pleine forêt (3200m). Dans la descente nous croiserons les seuls touristes rencontrés en deux semaines (les Danois de Machha Khola mis à part), un couple de français avec deux porteurs. 
Plus bas nous nous invitons au thé avec un groupe de porteurs gurungs rassemblés sous des abris de bambous. Rapidement il va se mettre à pleuvoir. Et c'est la descente sur Khading dans la boue et la pluie, en même temps qu'eux. C'est le "chef" du groupe qui nous recevra dans sa maison ce soir.

12-13 octobre:

Jusqu'a présent, dans les villages gurungs que nous traversions, Bimal se sentait un peu chez lui. A présent nous entrons dans une région ou l'ethnie dominante est Tamang. La langue est différente, ce qui obligera Bimal à échanger dans la langue nationale. Un arrêt a midi nous donnera l'occasion (rare) de commander un peu de viande de moutons, pour améliorer l'ordinaire. Le propriétaire des lieux semble de condition aisée. Des photos de son service dans l'armée indienne ornent les murs de la terrasse. Il doit bénéficier d'une pension intéressante. Sa femme tient une boutique, ou des enfants viennent acheter des bonbons et des chewing-gums. Après Barang, un jeune de la famille où nous avons passé la nuit, nous accompagne sur un bout de chemin en allant travailler dans les champs une houe dans sa main. Il rayonne une joie de vivre formidable. Entre Sertung et Tibling, un hameau héberge des familles de forgerons que l'on peut voir en plein travail. Ils vivent en dehors des villages car leur activité est considérée comme impure. Le système hindou des castes a influencé les Tamangs (pourtant bouddhistes avec un élément de chamanisme traditionnel), et les forgerons sont considères comme de rang inférieur. Un peu plus loin une famille en fin de voyage change les vêtements des enfants pour leur mettre ceux qu'ils viennent d'acheter. Nous sommes à deux jours du principal jour de fête de la période du Dasain (fête la plus importante de l'année au Népal), et beaucoup de gens investissent dans un vêtement neuf pour l'occasion. Nous croiserons pendant deux jours nombre de gens en chemin pour rejoindre leur famille, un peu comme pour les fêtes de fin d'année en France... sauf que tout se passe sur les sentiers à défaut de routes. (Là où ces dernières existent, on peut imaginer que les cars sont prix d'assaut). Bientôt nous franchissons la porte (à caractère religieux) qui nous fait pénétrer dans le village de Tibling, mais nous ne sommes pas au bout de nos peines. Le village est entendu, reparti sur un dénivelé important, et nous allons loger à l'extrémité supérieure. Ce qui est fait aujourd’hui n'est plus à faire demain.

14 octobre:
Car une montée importante jusqu'au col de Pang Song (3800m) nous attend, principalement à travers  la forêt. Aujourd’hui nous nous arrêterons pour préparer un peu de thé avec mon brûleur, que j'ai réussi à réparer entre-temps.

Au col, à côté des murs mani, des chortens, des drapeaux de prière, un petit hôtel vient de se construire il y a un mois. Il nous dispense de camper comme nous l'avions prévu. Nous serons les seuls clients ce soir. A cette altitude il fait plutôt frais et le feu sera apprécié.
Des bières sont disponibles, en bouteilles un peu volumineuses de 650 ml, mais Bimal participe volontiers a la consommation.

15 octobre:

Je me lève avant le lever du jour pour le regarder et profiter de la solitude silencieuse de ces pâturages d'altitude. Nous consacrerons la matinée à faire une promenade jusqu'au sommet. Une vue panoramique sur le Ganesh Himal et sur le Langtang s'offre à nous, ainsi qu'une vue plongeante sur Somdang, le village ou nous irons cet après midi. La pelouse que nous foulons ne serait pas sans me rappeler les pelouses d'altitude drômoises... si les
r
hododendrons ne remplaçaient les buis et les genévriers.
Alors que nous n'avons vu personne au cours de notre promenade, beaucoup de monde est arrivé au col pendant notre absence (toujours les déplacements dus au Dasain) et nous ne serons pas seuls pour le repas de midi.
Puis ce sera la descente sur Somdang par un sentier relativement récent qui relie le col a l'extrémité de la "route" (en fait un chemin carrossable de terre et de pierres) en provenance de Trishuli et de Dhunche. Il semble que la réalisation de ce sentier entraîne une fréquentation accrue d'un col qui précédemment ne voyait passer que quelques bergers et leurs bêtes. Somdang (3200m) est le "camp de base d'une exploitation minière de zinc et de plomb située plus haut dans la montagne, et alimentée en électricité par une ligne qui arrive depuis Trisuli. Une quinzaine de personnes y travaille, mais elles sont parties pour la fête du Dasaïn.

 
16 octobre:
Autant nous aurons croisé beaucoup de monde les jours précédents, autant aujourd'hui nous ne rencontrerons strictement personne. C'est le jour le plus important du Dasaïn, et tous les gens sont chez eux.
La montée au col de Paldol (3600m) se fait en suivant plus ou moins la route, avec des raccourcis là où
 elle fait des lacets. Le sentier de descente suit le même tracé que la ligne électrique, et des troncs d'arbre abandonnés au coeur de la forêt jonchent le sol, sans doute dus à l'installation de la ligne.
Nous nous arrêterons en milieu de journée pour préparer le repas nous-mêmes. Ce n'est qu'aux environs de la caserne qui précède Gatlang que nous commencerons à rencontrer un peu de monde, en particulier trois jeunes tibétaines portant du bois en direction du village. Dans la maison qui nous héberge, alimentée en électricité, le fils (étudiant) libère sa chambre pour nous. Peu avant la tombée de la nuit nous allons voir la gompa (temple bouddhiste) toute proche. Ce soir et demain nous aurons la chance de manger de la viande. En effet beaucoup de bêtes sont sacrifiées dans tout le Népal au moment du Dasaïn. On peut apercevoir les tranches de viande en train de sécher, suspendues à cheval sur un fil genre fil a linge, a l'intérieur ou a l'extérieur de certaines maisons.


17 octobre:

Après un dernier thé gracieusement offert, nous poursuivons par la route en direction d'un petit col qui
 surplombe Golzong. Là une femme tibétaine nous prépare le repas de midi tout en portant son bébé derrière son dos. Puis nous reprenons un sentier pour descendre sur Syabrubensi. Au passage nous verrons une balançoire installée pour les enfants, toujours à l'occasion du Dasaïn.
Syabrubensi est, avec Dhunche, l'un des deux points de départ possibles pour le trek classique du Langtang. Aussi le trekking va-t-il changer de nature à partir de la. En effet les hôtels pour touristes sont omniprésents avec un confort, des menus, des boissons adaptées à cette fréquentation touristique. On remarque toutefois que c'est le Dasaïn, à travers la fermeture des magasins et a travers les hommes jouant aux cartes devant les maisons mettant en jeu de l'argent conformément à la tradition.

La suite du trekking, assez classique (le Langtang constitue la troisième destination de trekking après la région des Annapurna et celle de l'Everest) consiste à remonter la vallée du Langtang:
 

18 octobre:
Jusqu'à Lama Hôtel

9 octobre:
Jusqu'à Langtang (après le passage par Ghora Tabela où il faut acquitter, si ce n'est déjà fait, le droit d'entrée dans le parc naturel du Langtang) (visite à Langtang d'une coopérative récente créée grâce à la coopération japonaise et proposant du pain a la manière européenne et du fromage à la manière italienne
.

20 octobre jusqu'à Kenjin Gompa.
Le temps sera pluvieux dans cette montée, mais le beau temps reviendra.

 



21 octobre:
 Tout est couvert de neige à partir de cette altitude, ce qui est exceptionnel  en raison des précipitations des jours précédents. Une montée à 4300m sur la moraine au-dessus de Kengjin Gompa permet de voir un paysage grandiose.

Redescente sur Lama Hôtel le 22 octobre, sur Syabru le 23 et sur Dhunche le 24. De la descente en car sur Trisuli, à 50 km, à une moyenne de 10 km/h. Puis sur katmandou où nous arrivons le soir du 25. Pour remercier Bimal qui aura été non seulement un bon porteur, mais aussi un compagnon agréable, connaissant bien le parcours et débrouillard pour trouver hébergement et repas dans les villages, je l'invite dans une vraie pizzeria tenue par une italienne à katmandou. J’ai appris en effet qu'il aimait bien les pizzas.


L'agence ayant prix soin de confirmer mon voyage de retour en avion, il me reste à revisiter Katmandou et à me procurer quelques souvenirs pour un copain avant de partir pour la France de bonne heure le 27 octobre, emportant avec moi le souvenir d'une expérience marquante: parcourir un pays avec l'un de ses habitants dans des régions ne voyant passer que très peu de touristes, et ces derniers le plus souvent en groupes organisés.
L'avantage de cette formule individuelle est de permettre un contact beaucoup plus étroit à la fois avec les habitants rencontrés et le porteur qui accompagne. En contrepartie il faut savoir s'adapter aux habitudes du pays
.

 

 

OCTOBRE 1999,  le journal de Claude
 
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