CASTES ET ETHNIES

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TRINETRA

La population népalaise est caractérisée par la coexistence sur un même territoire d'une société de castes et de nombreux groupes ethniques dont certains, comme les Newar, peuvent être considérés comme autochtones. Le recensement de 2001 a comptabilisé 103 groupes ethniques.

CASTES ET ETHNIES

LES CASTES
Fuyant les invasions musulmanes des XIIe et XIIIe siècles, des populations indiennes ont cherché refuge dans
la zone moyenne du Népal, en progressant d'ouest en est, partout où la culture du riz était possible.
Lors de leur établissement au Népal, ces populations indo-aryennes ont imposé dans l'ensemble du pays
les normes socioreligieuses de l'hindouisme et donc un système social hiérarchisé fondé sur la caste.
Les familles de statut élevé appartenant aux ethnies autochtones se virent assignées à la caste chhetri.
Les autres, assimilées aux castes inférieures. Mais s'adaptant à la réalité multiethnique du Népal
et au chevauchement entre castes et groupes ethniques, le système de castes népalais s'est distingué
de celui de l'Inde, en comportant un nombre moins important de castes et une plus grande fluidité entre
elles, tolérant par exemple le mariage inter caste dans certaines situations.

L'appartenance à la caste constitue le point de repaire identitaire le plus significatif pour les indo-népalais :
la caste est héréditaire, endogame et régit les rapports avec leurs semblables et avec les gens des autres castes. La caste des Brahmanes et celle des Chhétri dominent la société népalaise. Les autres castes professionnelles Vaishyas et Shudras se distinguent assez peu de nos jours des hors castes, les Bishma Karmas (intouchables). Toutefois, les règles s'appliquant à l'alimentation et au don de l'eau demeurent rigoureusement observées.

Les brahmanes constituent la caste supérieure : ce sont les prêtres, chargés de travailler à l'étude des textes sacrés, les védas, et d'organiser les rites religieux.
Les Kshatriyas ou Chhetri sont les rois, princes, officiers, dirigeants et ont en charge de protéger
les Brahmanes. Comme eux, ils savent lire et peuvent présider des rites.
Les Vaishyas sont les commerçants, artisans et paysans.
Les Shudras sont les serviteurs des trois autres castes.

LES NEWARS
Une place à part doit être faite aux Newar (environ 1.245.000 en 2001) qui régnèrent longtemps en maîtres
dans la vallée de Katmandu où ils représentent encore 50% de la population. Ils ont été les maîtres architectes
du Népal, et la langue newari est la seule à posséder une écriture en dehors du népali. Bien que nombre de Newar se déclarent bouddhistes, leur société est hiérarchisée selon un système de castes qui lui est propre et se situe donc de façon originale par rapport aux castes indo-népalaises. En dehors de la vallée de Katmandu, les Newar sont installés dans les villes où ils sont fréquemment commerçants.

CASTE OU ETHNIE	POPULATION	%
Chetri	3.593.496	15.80
Hill-Brahmin	2.896.477	12.74
Magar	1.622.421	7.14
Tharu	1.533.879	6.75
Tamang	1.282.304	5.64
Newar	1.245.232	5.48
Muslim	971.056	4.27
Kami	895.954	3.94
Yadav	895.423	3.94
Rai	635.151	2.79
Gurung	543.571	2.39
Damai/Dholi	390.305	1.72
Limbu	359.379	1.58
Thakuri	334.120	1.47
Sarki	318.989	1.40
Teli	304.536	1.34
Chamar, Harijan, Ram	269.661	1.19
Koiri	251.274	1.11
Kurmi	212.842	0.94
Sanyasi	199.127	0.88
Dhanuk	188.150	0.83
Musahar	172.434	0.76
Dusad/Paswan/Pasi	158.525	0.70
Sherpa	154.622	0.68
Sonar	145.088	0.64
Kewat	136.953	0.60
Terai-Brahmin	134.496	0.59
Baniya	126.971	0.56
Gharti/Bhujel	117.568	0.52
Mallah	115.986	0.51
Kalwar	115.606	0.51
Kumal	99.389	0.44
Hajam/Thakur	98.169	0.43
Kanu	95.826	0.42
Rajbansi	95.812	0.42
Sunuwar	95.254	0.42
Sudhi	89.846	0.40
Lohar	82.637	0.36
Tatma	76.512	0.34
Khatwe	74.972	0.33
Dhobi	73.413	0.32
Majhi	72.614	0.32
Nuniya	66.873	0.29
Kumhar	54.413	0.24
Danuwar	53.229	0.23
Chepang	52.237	0.23
Haluwai	50.583	0.22
Rajput	48.454	0.21
Kayastha	46.071	0.20
Budhae	45.975	0.20
Marwadi	43.971	0.19
Santhal/Satar	42.698	0.19
Dhagar/Jhagar	41.764	0.18
Bantar	35.839	0.16
Barae	35.434	0.16
Kahar	34.531	0.15
Gangai	31.318	0.14
Lodha	24.738	0.11
Rajbhar	24.263	0.11
Thami	22.999	0.10
Dhimal	19.537	0.09
Bhote	19.261	0.08
Bing/Binda	18.720	0.08
Nurang	17.522	0.08
Yakkha	17.003	0.07
Darai	14.859	0.07
Tajpuriya	13.250	0.06
Thakali	12.973	0.06
Chidimar	12.296	0.05
Pahari	11.505	0.05
Mali	11.390	0.05
Bangali	9.860	0.04
Chhantel	9.814	0.04
Dom	8.931	0.04
Kamar	8.761	0.04
Bote	7.969	0.04
Brahmu/Baramu	7.383	0.03
Gaine	5.887	0.03
Jirel	5.316	0.02
Adivasi/Janajati	5.259	0.02
Duga	5.169	0.02
Churaute	4.893	0.02
Badi	4.442	0.02
Meche	3.763	0.02
Lepcha	3.660	0.02
Halkhor	3.621	0.02
Punjabi/Sikh	3.054	0.01
Kisan	2.876	0.01
Raji	2.399	0.01
Byangsi	2.103	0.01
Hayu	1.821	0.01
Koche	1.429	0.01
Dhunia	1.231	0.01
Walung	1.148	0.01
Jaine	1.015	0.00
Munda	660	0.00
Raute	658	0.00
Yehlmo	579	0.00
Patharkata/Kuswadiya	552	0.00
Kusunda	164	0.00
Dalit ( hors castes)	173.401	0.76
Ethnie non identifiée	231.641	1.02
NEPAL	22.736.934	100.0

LES GROUPES ETHNIQUES
les groupes ethniques représentés
au Népal sont de type mongoloïde, utilisent des langues appartenant
au groupe tibéto-birman
et n'adhèrent pas au système
de castes hindouistes.
La notion de caste n'est pourtant
pas totalement absente de leur mode d'organisation sociale et certaines ethnies sont considérées comme supérieures à d'autres.
Mais leur hiérarchisation peut être très variable d'une région à une autre selon leur importance relative et la perception qu'elles ont de leur rang ne correspond pas toujours à la perception qu'en ont les populations indo-népalaises
ou les autres ethnies.

LES PRINCIPAUX GROUPES ETHNIQUES
les Magars (1 622 000 individus), les Tamangs (1 282 000 individus, à l'est
de Katmandu), les Gurungs (543 000 individus, à l'ouest de Katmandu).

On désigne sous le nom de Kirati les groupes Rai (635 000 individus) et Limbu (360 000 individus) qui occupent le Népal de l'Est, jusqu'à la frontière du Sikkim, et sous le nom de Bhote, les populations parlant tibétain ou des dialectes apparentés et vivant à la frontière nord dans les hautes vallées himalayennes.

les plus difficiles ou les plus dégradants ou ceux frappés d’impureté : les mendiants et ménestrels,
les tailleurs (damaï), les charrons et forgerons (kamis), les tanneurs (sarkis). Ils constituent
les classes sociales les plus pauvres. Les valeurs de l’hindouisme propagées par les brahmanes font que la naissance d’un individu dans une caste n’est jamais le fait du hasard. Elle résulte de l’harmonie de l’ordre cosmique et de la dignité de ses vies antérieures. Naître intouchable n’est donc pas plus scandaleux ou inacceptable puisque c’est conforme à l’ordre naturel. Si on accepte cet ordre
et que l’on accomplit les rites adaptés à son rang social, on peut espérer se réincarner à un niveau supérieur.
En 1963, le système de caste est officiellement aboli et les nouveaux métiers ne sont plus classifiés.
Mais si les castes n'ont plus d'existence juridique, elles constituent encore aujourd'hui un cloisonnement social réel et les devoirs et interdits touchant sa caste demeurent les mêmes.

THAKUR (Katmandu)

Kamis du village de Laprak

LES BISHMA KARMAS
A l'extérieur de ces castes, se trouvent les Intouchables.
Le mot "Intouchable" désigne par définition, celui qu’on
ne peut pas toucher, c’est-à-dire celui qui est si indigne
et si impur qu’il risque de souiller autrui par la vue
ou par le contact physique. On leur réserve les métiers

LIMBU (Kanchenjunga)

GURUNG (Manaslu)

CAVALIER DOLPOPA (Dolpo)